Trop éloignée des réalités du terrain, trop administrative, trop codée, la qualité semble réservée à un petit nombre d’experts en la matière qui vont peser par des procédures sur ceux qui travaillent au plus près des patients et des soins à réaliser

Généralement, l’impulsion qualité est portée par le Directeur qualité, et relayée par les cadres de santé. Tous cherchent à lancer une dynamique collective en initiant des groupes de travail. Or, la difficulté organisationnelle à détacher des acteurs clés pour participer à des réunions constitue un premier frein, voir un irritant de plus dans un contexte de ressources tendues et de dysfonctionnements récurrents non résolus

Cette perception n’est pas une fatalité, elle évolue dès lors que la qualité est positionnée au bon niveau : sur le terrain, au plus près des équipes et de la réalité quotidienne. La qualité, c’est avant tout l’affaire de tous pour mieux travailler ensemble au service du patient.

Une démarche qualité n’est pas forcément descendante et d’autres approches, utilisant le principe de subsidiarité, permettent de mettre l’intelligence collective des professionnels de santé au cœur de la démarche

L’intelligence collective des professionnels de santé est probablement la plus grande richesse des établissements de santé

L’autonomie et la responsabilité font partie de l’ADN culturel des métiers de la santé. Plus que tout autre secteur, la gestion de crise et la recherche pro-active de solutions face aux urgences font partie du quotidien et de la motivation des équipes.
La frustration et la démotivation qui découlent de l’impuissance des équipes à agir face aux dysfonctionnements récurrents est directement liée au manque de subsidiarité des organisations hospitalières.
En transférant aux acteurs concernés le pouvoir d’analyser leurs problèmes sur le terrain et de décider collectivement des actions correctrices, les démarches qualité montent en puissance et répondent à la quête de sens qui pénalise aujourd’hui la motivation des nouvelles générations des professionnels de santé

Le principe de subsidiarité est un facteur clé de succès des démarches qualité

L’indicateur de qualité de vie au travail investigué lors de certification V2020 témoigne de la prise en compte de ce critère par les autorités. En effet, un collaborateur « bien dans son travail » transmettra son bien-être au patient et à son entourage, il sera à même de donner le meilleur de lui-même

En plaçant les collaborateurs au centre de la démarche, en leur transférant le pouvoir d’agir collectivement, le projet d’établissement devient un projet concret appartenant aux équipes. La dynamique de la qualité imprègne le quotidien, stimule la coopération, et rapproche des équipes parfois trop cloisonnées

Des améliorations décidées ensemble, et des bénéfices constatés collectivement constituent des éléments déterminants pour le succès de la démarche. Dans ce contexte, la qualité n’est plus une contrainte, elle sucite intérêt et confiance.
Pour réussir, l’objectivité et la bienveillance d’un accompagnement extérieur pratiqué sur le terrain est indispensable. L’écoute et la méthodologie portée par un accord de méthode préalable sont le point de départ pour embarquer les équipes